
mer. 04 mai
|Salle communale de Martigny
La médecine a-t-elle oublié les femmes en chemin ?
Heure et lieu
04 mai 2022, 18:30
Salle communale de Martigny, Rue des Petits- Epineys 7, 1920 Martigny, Suisse
À propos de l'événement
Depuis quelques années, il s’avère que l’absence quasi systématique des femmes dans les essais cliniques, les recherches et l’élaboration des posologies ont des conséquences potentielles qui commencent seulement à être mesurées. Disparité de diagnostic et de traitement, stéréotypes retardant ce diagnostic, c’est la santé en général qui pâtit de cet androcentrisme médical. Notre médecine garantit-elle aujourd’hui aux femmes un accès aux soins sans discrimination ?
Petit rappel historique
La sous-représentation des femmes dans les essais cliniques devient un sujet à partir de la fin des années 1980. Dans le sillage de cette mobilisation, la distinction sexe/genre est intégrée au champ de la médecine dans les années 1990. L’OMS tente de prendre en compte cette perspective dans ses activités depuis le début des années 2000. Les États membres de l’Union européenne sont invités à le faire depuis 2006. En Suisse, l’Office fédéral de la santé publique consacre un premier rapport au genre sous l’angle de la santé au milieu des années 2000. Pour autant, en 2010, la Revue médicale suisse qualifie encore ce domaine d’«émergent».
Sexe, genre : de quelles différences parlons-nous ?
Le terme sexe renvoie à un ensemble d’attributs biologiques retrouvés chez les humains et les animaux. Il est lié principalement à des caractéristiques physiques et physiologiques, par exemple les chromosomes, l’expression génique, les niveaux d’hormones et l’anatomie du système reproducteur.
Le terme genre renvoie aux rôles, aux comportements, aux expressions et aux identités que la société construit pour les hommes, les femmes, les filles, les garçons et personnes de divers sexes et de genre. Le genre influe sur la perception qu’ont les gens d’eux-mêmes et d’autrui, leur façon d’agir et d’interagir, ainsi que la répartition du pouvoir et des ressources dans la société.
La médecine se comporte comme la société. Les deux sont influencées par des stéréotypes dont les conséquences potentielles commencent seulement à être mesurées.
Comment en est-on arrivé là ?
La médecine moderne a été développée dans un cadre scientifique très masculin. Pendant longtemps, les recherches cliniques se sont fondées sur l’homme jeune, blanc et en bonne santé comme standard à partir duquel on extrapole les résultats. La femme en âge de procréer étant écartée en raison des fluctuations hormonales et du risque de grossesse.
Cette vision androcentrique se retrouve encore aujourd’hui dans les supports de cours en médecine où les écorchés sont majoritairement des hommes. Et le fait que de plus en plus de femmes exercent la médecine ne change pas grand-chose au problème. L’Unité médecine et genre (UNIL) a pour objectifs d’étudier l’influence du sexe et du genre sur la santé et de transmettre les connaissances et compétences pertinentes aux professionnel·le·s concerné·e·s, afin de contribuer à la lutte contre les inégalités en santé.
Le BPW Club Valais a le plaisir de mettre sur pied le mercredi 4 mai à Martigny une conférence passionnante qui permettra le regard croisé de trois femmes, spécialistes reconnues internationalement dans le domaine de la recherche et de l’enseignement en médecine sous l’option « genre ».
Les intervenantes
● Prof. Carole Clair, MD MSc, médecin, professeure associée, co-responsable de l’unité médecine et Genre de l’Université de Lausanne
● Dre Joëlle Schwarz, PhD, MSc, MA, docteure en épidémiologie, sociologue et co responsable de lʹUnité médecine et genre de l’Université de Lausanne
● Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur de Paris, co-fondatrice du réseau international de recherches sur le cerveau et le genre «NeuroGenderings». Membre du Comité d’Éthique de l’Inserm où elle co-dirige le groupe «Genre et Recherches en Santé». Elle a été promue Officière de la Légion d’Honneur en 2019.
Business & Professional Women (BPW) Valais
Le BPW est l’association la plus importante en Suisse et dans le monde de femmes professionnellement actives et occupant des postes à responsabilité.
Le club des Business and Professional Women (BPW) Valais a été fondé en 1969 et compte actuellement une trentaine de membres qui viennent principalement du Valais francophone. Il est l'un des quarante clubs suisses. Il défend les intérêts des femmes actives dans le but d’améliorer leur participation sur les plans économique et politique. Les 2300 membres affiliées aux différents clubs helvétiques prouvent à quel point le potentiel des femmes exerçant des fonctions dirigeantes est élevé.
Chaque membre du BPW Valais est automatiquement membre de l’association internationale et a accès à sa base de données. L’association s’adresse aux femmes de toutes les branches et tous les domaines d’activités, quelle que soit leur génération et indépendamment de leur origine, leur orientation politique ou religieuse. Les objectifs sont l’engagement et le soutien mutuel, la tolérance et l’ouverture entre les femmes. Sans oublier l’immense réseau que les clubs offrent à toutes les membres.
Le BPW Switzerland fête ses 75 ans cette année.
Renseignements : Catherine Rebord, présidente, 079/775 03 06
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